Le mieux est de lire directement le texte du jugement, disponible ici. Bien entendu, Sophie Robert a immédiatement fait appel.
Je recommande l'excellente analyse de ce texte par Yann Kindo sur Mediapart.
Si ce jugement fait jurisprudence, c'est toute la production audiovisuelle qui va devenir impossible en France. Si j'étais journaliste ou réalisateur, je serais extrêmement inquiet... C'est d'ailleurs exactement ce que disent la Société Civile des Auteurs Multimédia ainsi que Reporters sans Frontières, bien que ces entités n'aient par ailleurs aucun avis sur les questions de l'autisme et de la psychanalyse.
Et si j'étais Sophie Robert, je dirais aux plaignants: "Chiche! Vous voulez que la complexité de votre pensée soit accessible au public dans son intégralité, sans coupure, sans montage, sans voix off? Fort bien, je mets tous les rushes sur le web. A chacun de se faire sa propre opinion sur la teneur de vos propos, et sur le fait que je les ai ou non dénaturés dans Le Mur."
Si elle le fait, on n'a pas fini de rigoler. Le Mur n'était qu'une bande-annonce! Quand l'intégrale sera diffusée, je suis prêt à parier que les plaignants regretteront le montage original du Mur.
En attendant, si le Mur a été retiré du site d'Autistes sans frontières, il reste visible sur Wrongplanet. Il est même téléchargeable, n'hésitez pas à garder une copie sur votre disque dur, on ne sait jamais...
NOUVEAU: en fait le grand déballage a déjà commencé sur le site de Sophie Robert. Dans ses réponses aux déclarations des interviewés dans le document de la CIPPA, elle dévoile des extraits inédits non coupés des rushes, qui permettent d'apprécier la pensée des protagonistes dans toute sa nuance et sa complexité. Bien entendu, on lui reprochera encore qu'il ne s'agit là que d'une habile sélection. N'empêche, le voile se lève de plus en plus. Vivement l'intégrale!
Liens
Mise à jour du 16/01/2014
La cour d'appel de Douai, dans un jugement limpide, donne raison à Sophie Robert sur toute la ligne. Il n'y a pas eu dénaturation des propos, elle a juste fait usage de sa liberté d'expression, de l'autorisation de diffusion signée par les personnes filmées, et de sa liberté de réalisatrice de sélectionner au montage les passages venant à l'appui de son argument. Comme nous l'avions argumenté précédemment.
C'est donc la fin de cette mascarade judiciaire. Comme on pouvait le prévoir dès le début, cette tentative grossière de censure aura avant tout nuit à l'image des plaignants, qui n'avaient simplement pas le courage d'assumer leurs propres propos.
On peut désormais à nouveau visionner le Mur dans son intégralité sur le nouveau site de Sophie Robert.
Libellés : autisme, justice, médias, psychanalyse